Biographie
Artiste d’origine néerlandaise, Micha Tauber est née en 1967, diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Appliquées de Paris et de l’ Atelier National d’Art Textile.
Ses cheveux flamboyants trahissent sa partialité : la couleur. Rouge parce qu'elle est passionnée, verte parce que la nature est son moteur, bleue parce qu'elle a souvent la tête dans les nuages, rose parce qu'elle s'enivre de bonheur, jaune parce qu'elle est une épicurienne ensoleillée...
Ses doigts sont toujours couverts de peinture, traces indélébiles d'une flamme créatrice qui la consume. Micha, dont les yeux sont une palette multicolore, est peinte comme elle est. Avec douceur et sérénité. Avec émotion et fièvre. Micha est à la fois un feu cristallin et un fleuve incandescent.
Les conversations au comptoir d'un café parisien, le crissement métallique des roues de vélo, le chant du vent dans l'Ouest américain, la poésie des murs délabrés d'un temple khmer, le cliquetis de la porcelaine japonaise lors d'une cérémonie du thé, la saveur épicée d'un plat étranger : chaque sensation, chaque découverte devient une source d'inspiration.
Tournée vers le monde, tournée vers les mondes, elle boit ce qu'elle entend, sent, voit, goûte. Parfois amer, parfois piquant. Parfois mystérieux, parfois bruyant. Parfois en colère, parfois apaisant. Micha Hop-o'-My-Thumb fait tomber des cailloux sur ses toiles. Dans ce labyrinthe de sentiments, nous faisons notre chemin pas à pas.
Le nez en l'air pour trouver l'inspiration, le nez sur le sol pour découvrir, Micha est une collectionneuse. Papiers cadeaux déchirés, tickets de bus perforés, affiches délavées, cartes périmées : des morceaux de vie, des siens, des autres, des inconnus, s'accumulent dans ses boîtes... Ouvrez les boîtes de Pandore, l'histoire commence alors. L'histoire d'un voyage à la fois vécu et fantasmé, parsemé de messages et d'émotions, de collages griffonnés, annotés, colorés. Des mots étouffés se révèlent, des amitiés douces se glissent, son grand amour rayonne, et dans ce tourbillon de vie, il y a un fil conducteur : l'harmonie. Micha s'enivre de cette beauté spirituelle, de ce cocon de bonheur mélodieux.
"La plume est la langue de l'âme", disait Miguel de Cervantes dans Don Quichotte. Micha l'a remplacé par son pinceau.
Armée de sa lance caressante, dans son perchoir parisien au-dessus de la cime tourbillonnante des arbres feuillus, Micha danse avec sa peinture. Une chorégraphie sensuelle d'un "Je t'aime, moi non plus". Ses yeux sont rivés, ses doigts l'effleurent, le grattent, le palpent, ses bras le saisissent.
Portant son tablier avec ses montagnes de croûtes colorées, Micha a épinglé sur son badge "Tais-toi et laisse-moi dessiner". Oui, laissez s'exprimer la nomade aux cheveux de feu !